CM du 7 11 1705 à Voves |
Fils de Eudes Ier et de Berthe de Bourgogne, Eudes II est né en 983. Veuve, Berthe épouse en secondes noces le roi de France Robert II le Pieux qui prend son beau-fils sous sa protection (996). Comte de Blois à la mort de son frère Thibaud (1004), Eudes hérite en 1022 des comtés champenois, tombés en déshérence à la mort de son cousin Etienne de Troyes. Désormais à la tête d'une immense principauté qui s'étend de Tours à la Meuse, de l'Aisne aux pays d'Othe et à la forêt de Chaource, Eudes doit attendre l'accord de son suzerain le roi de France pour entrer définitivement en possession de ses nouvelles terres (1027). En échange de l'investiture, Eudes doit abandonner le comté de Reims, tandis que ses tentatives pour s'emparer de Sens échouent. A partir de 1032, Eudes II va mobiliser toutes ses forces dans la guerre de succession de Bourgogne. Son oncle, le roi Rodolphe, étant mort sans enfant, Eudes se trouve être son plus proche héritier. Mais l'empereur Conrad II a lui aussi des droits au royaume de Bourgogne, droits qui lui sont confirmés par le testament de Rodolphe. Bénéficiant de l'appui du roi Robert le Pieux, trop heureux de diminuer la puissance impériale, Eudes poursuit son projet et envahit la Bourgogne, s'emparant successivement de Vienne, de Neufchatel et de Morat. A la mort de Robert II (1031), Eudes rejoint la coalition formée par la reine de France Constance d'Arles contre le nouveau roi Henri Ier. Eudes II doit alors faire face aux forces conjuguées du roi de France et de l'empereur. En 1037, les ennemis de Conrad II, dirigés par l'archevêque de Milan, promettent à Eudes la couronne des rois lombards ainsi que celle de l'Empire. Dirigeant son armée vers la Lorraine, Eudes prend Bar-le-Duc mais se heurte à une armée commandée par le duc des deux Lorraines, Gothelon.Le 15 novembre 1037, il est battu dans la plaine d'Honol, entre Bar et Verdun. Tué lors de la bataille, son cadavre reste sur le terrain. Relevé par Richard de Saint-Vanne et Roger, évêque de Châlons, il est transporté en Touraine et inhumé dans l'abbaye familiale de Marmoutier. Marié tout d'abord à Mathilde de Normandie, Eudes le Champenois se remaria en 1005 avec Ermengarde d'Auvergne qui lui donna deux fils. Thibaud hérita des comtés de Blois, Tours, Chartres, Chateaudun et Sancerre auxquels s'ajoutèrent, en Champagne, Chateau-Thierry, Provins et Saint-Florentin. Etienne reçut pour sa part les comtés champenois de Troyes, Meaux et Vitry ainsi que l'abbaye Saint-Médard de Soissons. |
Né en 1019, Thibaud hérite à la mort de son père Eudes II en 1037 des comtés de Blois, Tours, Chartres, Chateaudun et Sancerre auxquels s'ajoutent, en Champagne, Chateau-Thierry, Provins et Saint-Florentin. Son frère Etienne obtient pour sa part les comtés champenois de Troyes, Meaux et Vitry ainsi que l'abbaye Saint-Médard de Soissons. Les débuts de son règne sont marqués par la participation de Thibaud et d'Etienne à la rébellion menée par Raoul de Crépy et Galeran de Meulan contre le roi de France (1041-1044). Henri 1er ayant reçu l'aide du comte Geoffroy d'Anjou, ce dernier, après avoir assiégé Tours, bat les comtes de Blois et de Champagne à Saint-Martin-le-Beau (21 août 1044) et capture Thibaud qu'il enferme dans son château de Loches. Pour prix de sa liberté, Thibaud doit inféoder à Geoffroi d'Anjou toutes ses possessions de Touraine avec la ville de Tours et les châteaux de Chinon et de Langeais. Il résulte de cette paix un glissement vers l'est de la principauté bléso-champenoise dont le centre de gravité se déplace de la Loire vers la Seine. Vers 1045, Thibaud épouse Gersent, soeur du comte du Maine Hugues IV, qu'il répudie avant 1049. A la mort d'Etienne (1048), Thibaud assure la tutelle de son neveu Eudes III. Oubliant sa récente défaite, Thibaud reprend sa place parmi les plus fidèles vassaux du roi de France dans la guerre que mène ce dernier contre Guillaume de Normandie. Le 17 avril 1048, Thibaud est à Paris, où il porte le titre de comte palatin. Au Concile de Sens, il accepte la cession à Philippe Ier de Saint-Médard de Soissons. En 1058, Eudes III sort de la tutelle de son oncle. Thibaud obtient alors du roi de France qu'Eudes soit son vassal pour les comtés champenois. N'appréciant pas la suzeraineté de son oncle, Eudes III se révolte, puis s'embarque aux côtés de Guillaume de Normandie à la conquête de l'Angleterre en septembre 1066. Thibaud Ier réunit sous son autorité la principauté bléso-champenoise. Il doit alors faire face aux prétentions du comte de Bar-sur-Aube, Raoul de Valois, devenu par son mariage avec la veuve de Henri Ier, Anne de Kiev, le beau-père du roi de France Philippe Ier. Thibaud Ier apporte tout au long de son règne son soutien au clergé, adoptant la réforme grégorienne et favorisant l'expansion de l'Ordre de Cluny vers Reims. Fidèle à la tradition familiale, il multiplie les donations pieuses envers l'abbaye tourangelle Saint-Martin de Marmoutier dont la pénétration dans le diocèse de Meaux remonte à cette période. Thibaud meurt le 29 septembre 1089, âgé de 70 ans. Il est enterré dans la collégiale Saint-Martin d'Epernay. Vers 1060, il avait épousé en secondes noces une fille de Raoul de Valois, Adèle de Bar-sur-Aube. Etienne-Henri, né du premier lit, succède à son père à la tête du comté de Blois tandis que son demi-frère Eudes IV hérite des comtés de Troyes, Vitry et Bar-sur-Aube. |
Fils aîné de Etienne-Henri, comte de Blois et de Meaux, et de Adèle de Normandie, fille de Guillaume le Conquérant, Thibaud est né en 1093. A son avènement, en 1102, la tutelle de ses comtés de Blois et de Chartres est assurée par sa mère. Adoubé en 1107, Thibaud gouverne personnellement son domaine à partir de 1109, même s'il demeure sous l'influence de Adèle de Normandie jusqu'à l'entrée de celle-ci au prieuré clunisien de Marcigny en 1122. En 1125, Thibaud II hérite de son oncle Hugues du comté de Champagne et refait, un siècle après Eudes II, mais pour la dernière fois, l'union de tous les territoires familiaux : ses possessions s'étendent de la Marne à la Loire et menaçent à l'Ouest et à l'Est le domaine royal. Plus anglo-normand que français, Thibaud apporte son soutien à Henri Ier Beauclerc contre Louis VI le Gros. En 1120, le naufrage de la Blanche-Nef, dans lequel meurent les deux fils du roi d'Angleterre, fait de lui le plus proche héritier mâle de la couronne d'Angleterre. Cependant, après une vingtaine d'années passées à guerroyer contre le Capétien pour son comté de Blois, Thibaud s'assagit. Jaloux de son autonomie, il continue de se méfier du roi de France. Si il est le premier à venir le secourir contre l'empereur germanique en 1124 ou bien à soutenir la seconde croisade en y envoyant son fils aîné, le comte de Champagne sait que seule la guerre permet de maintenir l'équilibre entre ses principautés. A la mort de Henri 1er Beauclerc, en décembre 1135, les barons anglais élisent son frère cadet Etienne de Blois comme nouveau roi d'Angleterre, choix auquel se rallie Thibaud qui finit par assister son frère. En 1141, Thibaud II doit faire face aux inquiétudes de Louis VII envers la puissance de son vassal. Deux affaires graves détériorent les relations entre les deux hommes. La première concerne le choix pour le siège archiépiscopal de Bourges de Pierre de La Châtre par Innocent II, choix qui s'est fait au détriment du candidat de Louis VII, Cadurc, chapelain du roi. Le pape sacre son évêque qui se voit interdire l'entrée de sa cité par le Capétien. Pierre de La Châtre, à l'invitation de Thibaud II, trouve alors refuge en Champagne. A ce litige vient s'ajouter le problème posé par le remariage du sénéchal Raoul de Vermandois avec Alix, soeur de la reine Aliénor d'Aquitaine. Un synode d'évêques prononce le divorce de Raoul et de sa première femme Eléonore, nièce de Thibaud II, pour cause de parenté. Le comte de Champagne fait appel au pape qui excommunie Raoul, Alix et les évêques qui ont prononcé le divorce tandis que l'interdit est jeté sur le royaume de France. Louis VII, irrité par l'attitude de son vassal, prend comme prétexte la majorité du fils contesté de Hugues, Eudes de Champlitte, pour réclamer en son nom l'héritage comtal. Le roi envahit alors la Champagne et met le siège devant Vitry qu'il brûle en janvier 1143. Louis VII, marqué par cet épisode tragique dans lequel périt une grande partie de la population de la ville, prendra la croix en mars 1146. Devenu l'ami de saint Bernard, Thibaud II favorise le développement de l'abbaye de Clairvaux ainsi que celles de Pontigny et de Trois-Fontaines tandis qu'il multiplie dans son comté les fondations pieuses. Sous son règne se développent les foires de Champagne, dont les premières mentions remontent au XIe siècle, tandis que le comte frappe un monnayage de bon aloi, le denier provinois, bientôt imité par le sénat romain et le pape. De son mariage avec Mathilde de Carinthie en 1123 naissent plusieurs enfants. Ainsi, lorsqu'il meurt à Lagny le 10 janvier 1152, sa succession est prête : son aîné Henri le Libéral devient comte de Troyes et hérite des possessions champenoises, Thibaud et Etienne se partagent les comtés de Blois, Chartres, Châteaudun et Sancerre tandis que le cadet, Guillaume-aux-Blanches-Mains, destiné à la carrière ecclésisatique, deviendra archevêque de Sens puis de Reims. Une fille, Adèle, épousera Louis VII et donnera naissance à Philippe Auguste. |
ND du Chemin |
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