En 1208, Philippe Auguste était parvenu à obtenir la garde des deux filles du précédent comte de Flandre, Baudouin IX, tué par les Tartares en 1205, alors qu il était devenu empereur de Constantinople. Afin de s assurer que Jeanne, héritière du comté, épouserait un mari favorable à sa cause, il décida, en 1210, de la marier à son vassal Enguerrand III de Coucy, alors veuf de Mahaut... soeur de l'empereur germanique Otton IV de Brunswick ! Ce choix fut, cependant, contesté par les barons flamands car le sire de Coucy, réputé cruel, était jugé trop inféodé au Capétien. Aussi, afin de trouver un compromis permettant le retour de Jeanne et de sa soeur Marguerite en terre de Flandre, Mathilde proposa la candidature de son neveu Ferdinand. Et, pour donner de la consistance à son offre, elle mit dans la balance les villes d'Aire-sur-la-Lys et de Saint-Omer, reprises à Philippe Auguste par Baudouin IX, alors qu elles faisaient partie de l héritage de son fils Louis. L'argument porta. Philippe renonça à son projet et Jeanne épousa Ferdinand à Paris, en janvier 1211. Comme convenu, ce dernier prêta hommage au Capétien et le fit en ces termes : « Moi, Ferdinand, comte de Flandre et de Hainaut, je fais savoir à tout le monde que je suis homme-lige de mon seigneur l'illustre roi de France, Philippe, pour le défendre contre tous hommes et femmes qui peuvent vivre et mourir ; je lui ai juré de rendre bon et fidèle service et de ne jamais l'abandonner tant qu'il me fera justice. » |
Marguerite avait, en premières noces, épousé Bouchard d'Avesnes, mai s l'union était douteuse: Bouchard avait été sous-diacre, et cette ordination lui interdisait le mariage. Lorsqu'elle s'en avisa, la comtesse avait déjà deux enfants. Un deuxième mariage, avec Guillaume de Dampierre, lui donna 3 fils dont la légitimité ne tenait évidemment qu'à la séparation d'avec Bouchard. En d'autres termes, les 2 lits ne pouvaient être légitimes. Marguerite s'était souciée de régler sa succession de son vivant, et avant même que la mort de sa soeur Jeanne fît d'elle la seule héritière des 2 comtés. Suzerain de la Flandre, mais non du Hainaut, Louis IX (St Louis)avait entériné l'accord de 1235 qui divisait l'héritage en avantageant les Dampierre. C'est lui qui avait, en 1246, avec le légat Eudes de Châteauroux, ménagé un nouvel accord: le Hainaut aux Avesnes, la Flandre aux Dampierre. Nul n'était content. Le comte Guillaume de Hollande que l'excommunication de Frédéric II venait de faire roi des Romains et comme tel candidat à l'Empire, se souvint que Jean d'Avesnes avait épousé une de ses soeurs : il intervint au contaire du roi de France. Il donna à Jean d'Avesnes l'investiture pour le Hainaut. Il y joignit même le comté de Namur, négligeant le fait que Baudouin II avait engagé ce comté au roi de France pour 50.000 livres dépensées en Orient. A la veille de la croisade d'Egypte, l'affaire parut enfin se régler sans le roi de France, par un viager pour Marguerite et un partage pour ses fils. Le pape déclara légitimes les frères d'Avesnes. On pouvait croire l'affaire terminée. Les choses se gatèrent quand, à la mort de son fils Guillaume de Dampierre, Marguerite donna la Flandre à l'autre Dampierre, Guy... (cf. Guy de Dampierre). |
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