| Echevin en charge en 1544, il fut, avec le mayeur Eurvin, l'un des échevins qui tentèrent d'opposer le 13 août une ultime résistance aux Anglais avant la capitulation de la ville de Boulogne le 15 Août. Ayant, aux termes de la capitulation, le choix du serment à Henri VIII ou de sortir, la vie sauve, avec ce qu'ils pourraient emporter, les Boulonnais abandonnèrent leur foyer et, mayeur et échevins en tête, ils gagnèrent pour partie la région de Desvres restée française. C'est là que le magistrat en exil se fixa. Boulogne fut rendue à la France le 25 mars 1550 et Robert de Parenty en était resté échevin, charge qu'il conserva encore l'année suivante. Robert de PARENTY est connu pour sa présence lors du siège de Boulogne en 1544. Hector de ROSNY nous en donne le récit qui suit. En 1520 Henri VIII roi d Angleterre avait échangé des serments solennels avec François 1e au Camp du Drap d Or, mais en 1544 mécontent de ce dernier, Henri VIII vient mettre le siège devant Boulogne, et s installe sur les hauteurs et les hameaux : Wicardenne, Maquétra, Beaurepaire, la Waroquerie, Bertinghen, Ostrohove. Le gouverneur est Oudart du BIEZ, homme estimé de François 1e, et son capitaine est Jacques de COUCY sieur de Vervins. Après un siège de deux mois, le bombardement de Notre-Dame, la défection de mercenaires, des sorties ratées, Jacques de COUCY juge la situation désespérée et va traiter avec Henri VIII. Un des défenseurs Jean de POUCQUES sieur d Alincthun, mis au courant, va prévenir Anthoine EURVIN sieur du Rozel, mayeur, Robert de PARENTY et Oudart de LENGAIGNE échevins, qui courent au beffroi et font sonner la bancloque. Le peuple accouru entend les mots de reddition et capitulation et répond qu il préfère la mort. Le capitaine de COUCY signe la capitulation le 13 août 1544. Le 15 août suivant, entre deux haies de soldats anglais, on peut voir 67 cavaliers, 1563 pétons, 87 blessés, 1927 femmes et enfants, précédés par leurs magistrats quittant la ville avec ce qu ils ont de plus précieux. Ils sont en plus l objet de maraudeurs et subissent un violent orage. Quelque temps après l armée française parut sous les remparts de Boulogne, mais trop tard. Le sieur de Vervins fut condamné à mort pour trahison en 1546. Anthoine EURVIN[3], époux de Jeanne de HUMIÈRES, ne reparut jamais à Boulogne et mourut en 1550, année où Boulogne fut reprise par Henri II. Robert de PARENTY réfugié à Desvres y est échevin en 1550, il avait acheté une maison sur la place du marché et un jardin près du Molin. Peu après il revient à Boulogne. Le Livre Verd était le registre aux délibérations de messieurs de la loy de la ville de Boulogne, durant le temps que Antoine le SUEUR a esté institué et commis par mesdits sieurs de la loy, greffier d icelle . Ce livre a perdu ses premières pages (1550 après le siège) car il servait de coussin à un employé pour rehausser son siège. Ernest DESEILLE en a fait une copie en 1879. Dans le Livre Verd, le 15 mai 1551, il est ordonné à Robert de PARENTY, Guy DERGNY, Nicolas le MACHON échevins, de visiter les mesures au grain de la ville. Robert de PARENTY meurt peu après le 10 avril 1553, jour où il fait son testament, de son dévouement envers les pestiférés nombreux à Boulogne. Dans ledit testament il lègue : 1) tous ses héritages provenant de ses prédécesseurs à Robert de PARENTY son fils aîné époux de Jeanne de HAUTTEFEUILLE, ainsi que son anneau d or à cornaline ; 2) à Jehan, second fils à l étranger hors du païs, la moitié de la maison où il demeure, à en jouir après le trespas de sa mère. Donne aussi 36 sols de rente à prendre sur Robin VENDRELOT de Tardinghen, et un poquin de bled sur Colin du PONT d Audinghen ; 3) à Jeannette sa fille, fiancée à Pierre HIBON sieur de la Fresnoye, 11 sols sur Philippot GAMEL de Desvrennes, et un poquin de rente sur Jehan le PREVOST de Piedefault ; 4) à sa fille, s ur Lignor (Éléonore) religieuse du couvent de l Hostel Dieu et Sainte Catherine de cette ville, 36 sols 9 deniers de rente, à prendre sur la maison de Jean de la MARCHE à Desvrennes sa vie durante, et après son décès retournera à Colette du ROZEL sa petite nièche ; 5) à sa fille Annette (qui épousera Jean GEHENNEAU), sa robbe fourrée de noir, et 4 £ 2 sols 1 denier de rente sur Jacques FOURCROY mayeur de Desvrennes, aïant droit de Jean FAYEULLE. 6) à son autre fille la plus jeune Franchoise (qui épousera Jean de LENGAIGNE), la moitié de sa petite maison acquise sur le marché de Desvrennes, et lui donne 50 sols de rente que me doit Nicolas FLANDIN dudit lieu, et 50 sols sur Anthoine du MOLIN parrain de ladite Franchoise, et une pièce de terre de 7 quarterons près du molin de Desvrennes ; 7) à sa fille Appolline, épouse de Jacques CAILLETTE orfèvre, 40 sols de rente sur Joachim de BÉCOURT sieur de l Enclos, et une masure devant l église Saint-Pierre ; 8) à son petit-fils Etienne MARISSAL, fils de N MARISSAL (et de feue N PARENTY) fournisseur brodeur d or de la cour de Bruxelles, son pourpoint et une paire de chausses. Il fait aussi plusieurs dons à des prêtres et religieux de Boulogne, et ordonne qu il soit chanté 30 messes après son décès. Il est probablement mort de la peste [3] Note sur les EURVIN ou EURIN : La famille EURVIN est originaire des Flandres, elle paraît en 1457 dans les comptes de l hôpital Sainte-Catherine de Boulogne : Maraud EURVIN et sa femme paient relief pour leur maison. En 1539 Anthoine EURVIN est cité avocat, mayeur en 1541 et 1544. Un Anthoine EURVIN, fils de Benoît, possède terres à Marquise. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, on retrouve des EURIN à Montreuil/mer : Henri EURIN chapelier en 1631, Charles EURIN marchand cloutier en 1733, Jean EURIN échevin à Montreuil ; en 1627 Guillaume EURIN prévôt, et sa femme Gabrielle le BON. |
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