ou Vinot |
Il y a des PAINVIN à La Capelle en 1686 (siège de La Capelle, pris par les Espagnols, 1650-1656). |
ou Joachine |
LES DRAPIERS ET LES MERCIERS A GUÎNES AUX XVIIème ET XVIIIème SIECLES. De toutes les corporations marchandes se fixant à Guînes après la distribution des terres et la proclamation de I'Edit de Nantes, celle des drapiers est la plus fortunée. Sa richesse est constituée principalement par le stock. Pour satisfaire la clientèle, le drapier doit posséder une grande variété de tissus onéreux fabriqués dans les Flandres, le centre de la France et de l'Angleterre. Les fournisseurs habitent Rouen, Abbeville, Calais et le livrent en estamet, casfat, tiretaine, drap d'Angleterre et autre camelot de Lille. Avant de s'implanter dans la région, ils vivaient dans le pays de l'Alleu et professaient la religion prétendue réformée. De 1631 à 1660, le bourg de Guînes a connu les drapiers suivants : 1631: Mathieu Van Escloo veuf de Suzanne Guemart, 1632 : Jehan Pancouque, 1641 : Jehan Duponchel, 1658 : Jehan Six et Marie Wautier sa femme. Les deux premiers tiennent boutique à la même époque. Après le décès de sa femme Suzanne Guemart, Mathieu Van Escloo fait établir par maître Nicolas Dongnies, notaire royal au bourg de Guînes, un inventaire de biens. Quant à Jehan Pancouque, mort au début de 1632, les héritiers demandent également au même notaire une estimation du patrimoine. On ne règle pas comptant les achats de marchandises chez les marchands drapiers. Les 176 clients de Mathieu Van Escloo sont débiteurs avec des créances de quelques sols à 50 Livres. La clientèle de Jehan Pancouque est moins importante et 123 acheteurs sont redevables aux héritiers. Le fait d'accorder des délais de paiement fidélise les clients. Ces deux drapiers détiennent une clientèle bien distincte se rendant toujours chez le même marchand. Le risque de non paiement n'est pas négligeable. Marie Caucheteur veuve de Jehan Duponchel, marchand drapier, passe en 1641, à « profits et pertes » un montant de 591 livres dues à la communauté par des personnes décédées ou absentes du pays, donc insolvables. D'autre part, elle doit 2041 livres tournois aux fournisseurs. Parfois, le marchand fortuné peut se permettre d'être banquier. Jehan Six, prête en 1645, une somme de 1000 livres tournois à un maître cordonnier du bourg, Roland Dubrulle. Le taux est fixé à 5,50 % l'an. Lors de l'essor de la vente de la tourbe à la fin du XVHème siècle, certains drapiers investiront des sommes importantes dans ce commerce. Si la boutique de Jehan Pancouque est bien achalandée, sa garde robe est plus modeste. - un habit de camelot, haut de chausse et pourpoint avec une paire de bas « d'estamet » - un manteau de drap gris, - un manteau de drap noir doublé en partie de « baie », un collet de velours et une ceinture de soie, - une paire de « callesons » et 22 coiffes, - 11 chemises usées, - 16 mouchoirs, - un « rabau » et une « fraise usée ». Le notaire dans son inventaire relève la présence de 234 paires de bas dans 42 sortes différentes en couleurs et en matière, pour hommes, femmes et enfants. Le client a le choix entre des bas en « sarge de Caen », « creseau », « d'estamet escarlatine et gry brun », « à 23 sols la paire » ou moins chers, à 9 sols de « pletz de couleurs ». Les hommes ont la possibilité d'acquérir des bas en drap blanc ou gris. Et pour les plus aisés, s'offrir des bas à 2 livres 16 sols la paire : un peu plus que le salaire de Suzanne Petipond, servante chez Thomas Jolly, cabaretier à Guînes. Elle gagne 2 livres par mois, nourrie et logée. Destinés à la confection des vêtements et de l'ameublement, la boutique contient une variété de tissus : - du « camelot » de Lille, - de la « sarge de Hanscott », - du « burail », - de la « futeine », - de « l'estamet violet cramoisy, escariadine, noir et incarnai », - du « creseau d'Angleterre », - du « drap couleur de muscq ou de minime », - du « fro ras » - du « casfat de village », - de la « tiretaine », et autres. Jehan Pancouque proposait des « castelongues ». Il en détenait 24, dont 17 vertes, couleur prépondérante, ainsi que 6 blanches et une jaune. Il disposait de passementerie, de corsets ( principalement jaunes ) destinés aux femmes et enfants, des bonnets (rouges ) pour hommes et femmes. Quant au mercier du XVIIème siècle, il est plus proche de l'épicier ou du quincaillier de notre époque. La vente des accessoires de couture ne représente qu'une partie infime de son chiffre d'affaires. Le stock est très diversifié. On découvre de la grosse clouterie, des barils, du savon noir, de l'huile à brûler, des outils, des denrées alimentaires originaires d'autres régions. Contrairement au drapier revendant une marchandise non transformée certains merciers complètent leur activité par un second et quelquefois troisième métier. Martin Blanquart est mercier, brasseur et apothicaire. Il distille l'eau de vie dans un alambic et prépare ses drogues pour les médecins et chirurgiens du bourg. 11 les vend aussi directement. La grande utilisation des cierges, incite Nicolas Nacart à devenir « cirier ». Le notaire Foinel, à la demande des héritiers, se livre en 1644, à un inventaire de la boutique et des caves du marchand mercier Toussain Sezan. Cette opération durera deux jours, le défunt ayant un stock de marchandises de grande ampleur et très varié. Le relevé nous renseigne sur la diversité des denrées alimentaires : « ...de l'anis vert coriendre et noux de galle « du rezain commun que raizin de corintte... « une demie pièce de huille de balline... «de la biere de lubecq... « du sceucre blancq et sceucre glandy canelle en pippe et pain despice ». Et en cette année 1644, on découvre que les habitants de Guînes achètent du « tobacq tant gros que petis ». Toussain Sezan en détenait pour la valeur de 10 livres 15 sols, montant non réglé et dû aux fournisseurs Jonas Wasseur et Jacques Samollien. Ce marchand proposait également « une cage à oiziau », « deux orloge de verre », des cartes à jouer, « pingnes a chevaux », «plusmes», « pierre agugoire », « ocre bouillamyny », etc.. CASTELONGUE : Couverture de laine. BAIE -BAYE : Etoffe utilisée pour la doublure. SARGE : Serge. ESCARLADINE : Escariat : drap. CAMELOT : Etoffe de laine. BURAIL : Bure - Grosse étoffe de laine. FUTATNE : Tissus de coton. INCARNAL : Incarnat. MUSCQ ET MINIME : Rosé et rouge - Minium. CASFAT : Etoffe de soie - de la ville de Caffe. TTRETAINE : Etoffe de laine pure. AGUGOIRE : Pierre pour affûter les plumes destinées à récriture. BOUILLAMYNY : Teinture. Michel GUERBADOT AVC Généalogie pratique dans l'ouest du Pas-de-Calais n°77-78 Sources : Minutes - Etude de Maître Louf à Guînes. |
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