" Pension dite demi- soldes T6 Veuve DELPIERRE Montant de la pensio n : 60 Frs. Motif de la pension : Le mari demi-soldier. Grade ou emploi : Matelot à 27 fr Décision ministérielle du 28 juin 1849"" Demeurent 3 eme rue en 1836 |
Poissonnière; Illettrée au mariage Veuve en 1836 "Pensions civiles diverses ( T2 ) ; Qualité du pensionnaire : veuve ; durée des services : 25 ans Motif de la pension : ancienneté des services du mari ; Date de l'entrée en jouissance : 1er janvier 1835 ; Décision ministérielle du 21 avril 1835." |
Pensions civiles diverses T2 Date de naissance : 2 juin 1777 Lieu de naissance : Calais Montant de la pension : 72 Frs Motif de la pension : Ayant atteint sa 65e année Décision ministérielle du 18 février 1843. Supplément à sa demi-solde de 120 fr. |
Pension civile diverses T2 Date de naissance : 16 novembre 1775 Lieu de naissance : Calais Domicile : Calais Durée des services : 25 an(s) , 5 mois, 19 jour(s) Montant de la pension : 120 Frs Date de l'entrée en jouissance : 1er janvier 1832 Motif de la pension : Ancienneté de service Décision ministérielle du 12 novembre 1832 |
"Pensions civiles diverses ( T2 ) Date de naissance : 4 mai 1774 Lieu de naissance : Calais Domicile : Calais Durée des services : 26 an (s) , 1 mois, 26 jour(s) Montant de la pension : 120 Frs Date de l'entrée en jouissance : 1er janvier 1832 Motif de la pension : Ancienneté de service Décision ministérielle du 12 novembre 1832" "Montant de la pension : 72 F ; Motif de la pension : ayant atteint 65 ans d'âge ; Décision ministérielle du 31 mars 1840; Date de l'entrée en jouissance : 4 mai 1839 ; Supplément à sa demi-solde de 120 F" Témoins de naissance : Jacques, Navigateur, Parrain Marie, Marraine, cousine Prénom: François pour JM Mascot L'AFFAIRE BETHUNE-CHAROST La Biographie nouvelle des Contemporains fait un récit dramatique de l'événement qui se produisit le 11 septembre 1793. Il causa une vive émotion au Courgain, car un de ses enfants fut blessé par le petit fils de l'ancien gouverneur de Calais. Cet événement entraîna l'arrestation des étrangers qui se trouvaient dans nos murs quelques jours plus tard. Deux heures venaient de sonner à la maison commune de Calais, lorsqu'un jeune homme sortit de l'hôtel du « Lion d'argent 1 » , il était d'une taille moyenne, ses manières paraissaient distinguées, sa démarche noble. Des yeux bleus et vifs, une figure expressive et encadrée dans de longs cheveux châtains, lui donnaient un air rempli tout à la fois de douceur et de dignité. Il était revêtu d'une longue redingote grise, d'une veste blanche et d'une culotte jaune chamois. Des bottes à retroussis et un chapeau dont les larges bords ombrageaient son visage, complétaient le costume. Quatre-vingt-treize avait proscrit le luxe. Une mise négligée était de rigueur à cette fatale époque. Mais malgré la simplicité de ses vêtements, notre jeune héros, le ci-devant comte de Béthune-Charost, recevait les saluts de la foule, et tous, riches ou pauvres, enfants ou vieillards, semblaient pénétrés de respect et de reconnaissance en voyant le fils de l'ancien gouverneur de Calais. Béthune-Charost paraissait agité, souffrant ; les yeux fixés à terre, il se dirigea rapidement vers la porte du Havre. C'était l'heure de la marée ; le port offrait alors un tableau animé. La canonnière - «L'Insolent » était amarrée sous les murs du Courgain ; Jean-Jacques Mulard, embarqué en qualité de mousse, quittait son bord et sautait gaiement à terre, au moment même où le jeune noble vint à passer sur le quai. Mulard avait seize ans, il aimait la mer. Apres s'être promené quelque temps, il avise un petit canot ; l'instinct maritime l'emporte, il s'embarque. Il y avait déjà quelque temps que la frêle nacelle évoluait entre les jetées et que Mulard maniait l'aviron, lorsque Béthune-Charost, qui le connaissait et qui avait suivi tous ses mouvements, l'appela à lui et manifesta le désir d'entrer dans le canot et de faire une promenade sur mer. Le jeune marin qui avait souvent éprouvé la libéralité du comte, ne se fit pas prier. Il accosta ; son noble compagnon prit place à la barre du gouvernail. Arrivés à l'extrémité des jetées, Charost tire une bourse de sa poche et l'offre à Mulard, en lui promettant une magnifique récompense s'il consent à le conduire en Angleterre ou à le débarquer sur un cutter anglais qui croisait à peu distance. Mulard, prévoyant tout le danger qu'il y avait à tenter une entreprise aussi hardie dans sa &êle embarcation, refuse ; le ci-devant noble insiste, et sur une résistance formelle du mousse, il veut l'y contraindra par la violence ; il ouvre sa redingote, saisit une paire de pistolets, menace, ajuste et fait feu. Les deux balles atteignent le malheureux enfant; l'une va se loger dans le bras, l'autre effleure sa joue et laisse une trace profonde sous l'oeil droit. Mulard pousse des cris déchirants et tombe baigné dans son sang. Charost s'arme aussitôt de l'aviron et se dispose à poursuivre sa route vers le cutter anglais ; hélas! il n'était plus temps. Non loin de là se trouvait un bateau lamaneur qui relevait ses filets. Le patron, Antoine Maquignon, entend des cris de désespoir ; il prend une lunette d'approche et reconnaît son neveu Mulard; il le voit tomber et commande à l'équipage d'accoster. Les matelots font force de rames ; ils vont atteindre l'assassin. Celui-ci comprend le danger et tire de sa poche un troisième pistolet ; il essaye de se faire sauter la cervelle ; mal dirigé, le projectile blesse notre héros. Au même instant, le lamaneur accoste ; l'audacieux mutilé se jette alors à la mer. Il eût infailliblement péri si Walle, l'intrépide Walle, ne s'était élancé après lui et ne l'avait aussitôt ramené à bord 2. Pendant la dernière scène de cet épouvantable drame, Maquignon s'était empressé de voler au secours du mousse qui gisait sans mouvement au fond du bateau ; il le trouva couvert de sang, étancha ses blessures et le rappela à la vie. Dès que Béthune-Charost fut à bord, les marins irrités, et pour prévenir toute tentative d'évasion ou de suicide, le lièrent dans le bateau et rentrèrent au port. Les coups de feu et les cris du blessé avaient donné l'éveil aux matelots et aux promeneurs de la jetée. Eux aussi avaient été témoins de l'horrible épisode, et la nouvelle, portée de bouche en bouche, s'était répandue aussi promptement que la foudre. Tout le Courgain était accouru et suivait, en vociférant des cris de mort et de vengeance, le bateau qui ramenait Charost et Mulard. La foule grossissait à chaque instant ; elle couvrait les quais. Les embarcations prirent terre à l'ancien escalier du Paradis, quand le ci-devant noble eût gravi les marches, le peuple oubliant les bienfaits, perdant tout souvenir, ne vit devant lui qu'un assassin et une victime, et celui dont la présence commandait, tout à l'heure, le respect et la reconnaissance, fut couvert d'injures et de boue, poursuivi de menaces et d'ignobles vociférations. Quelques personnes charitables entreprirent d'apaiser le tumulte et, tandis qu'on conduisait le citoyen Béthune-Charost au corps de garde du Bleu, le Conseil général de la commune fiit averti. Les officiers municipaux se transportèrent sur le port, afin d'éviter les malheurs qui pouvaient résulter de l'effervescence populaire. Ils donnèrent à la force armée l'ordre d'escorter Béthune-Charost jusqu'à la maison d'arrêt. Malgré toutes ces mesures de sûreté, les insultes, la boue, les pierres et les cris de mort de la gent courguinoise, des clubistes et des terroristes, l'accompagnèrent pendant le trajet. » Pour empêcher toute surprise et prévenir l'effusion du sang, on plaça deux sentinelles dans l'intérieur de la prison ; la porte extérieure de celle-ci fut confiée à la garde de six hommes, les postes furent doublés, on prit les précautions les plus grandes à l'entrée et à la sortie de la ville et on ordonna des patrouilles. Pendant que l'on conduisait Béthune-Charost à la maison d'arrêt, on était allé prévenir la citoyenne Mulard de tout ce qui s'était passé. En apprenant cette funeste nouvelle, elle jeta des cris lamentables, elle s'échappa et courut comme une insensée en se dirigeant vers le quai. A son aspect, le monde s'écarte; l'infortunée s'approche, voit son pauvre fils, tombe dans ses bras et l'inonde de larmes et de caresses. Moment sublime! La foule, jusque-là turbulente, reste silencieuse et respecte la douleur d'une mère ; on les sépare, on les emmène. Par mesure de sûreté, et aussi pour empêcher les curieux d'envahir la chambre du blessé, le général Saboureux fit placer deux sentinelles à la porte de la citoyenne Mulard. Après avoir fait donner les premiers soins à Béthune-Charost et au mousse, les officiers municipaux et le juge de paix procédèrent à leur interrogatoire. Le Comité central de défense s'était assemblé. Après avoir rendu compte des événements, plusieurs membres informèrent le conseil que le citoyen Gauthier, commissaire du Comité de sûreté générale de la Convention, avait été chargé de s'assurer de la personne de Béthune-Charost. Le citoyen Gauthier présent à la séance, se lève et déclare qu'il est arrivé à Calais le 29 août, avec des ordres du Comité de sûreté générale de la Convention, à l'effet de mettre Charost en état d'arrestation et de le faire conduire à, Paris ; mais qu'il avait cru pouvoir déférer à la demande dudit Charost qui l'avait supplié de retarder son départ de quelques jours, sous le prétexte qu'il était souffrant. Le citoyen Gauthier ajoute qu'il a été trompé puisque ces prétendues souffrances n'ont pas empêché Charost d'assister au spectacle et de se promener, n remet sur le bureau les ordres du Comité de sûreté générale. Sans s'arrêter à ces explications, le Conseil de défense, considérant que ces instructions étaient positives, que c'était à Gauthier, seul, qu'on devait attribuer le retard et, par suite, les tentatives d'évasion de Charost décréta que le citoyen Gauthier serait mis en état d'arrestation et que les scellés seraient apposés sur ses papiers. On donna avis de cette mesure au Comité de sûreté générale. Le Comité de défense décida en même temps que la citoyenne Béthune-Charost serait gardée à vue dans ses appartements ; que toutes les personnes attachées à son service seraient conduites en prison, et que des commissaires se rendraient sur le champ à la ferme du citoyen Mouron pour s'assurer qu'elle ne contenait point d'armes. Le citoyen Mouron gérait depuis très longtemps les affaires de Béthune-Charost, il n'en fallut pas plus pour donner lieu à une visite domiciliaire. Les commissaires, revenus de la ferme, déclarèrent n'y avoir rien trouvé. De son coté, le Conseil général chargeait les officiers de se transporter chez le citoyen Ducrocq, rue Neuve. Les scellés furent apposés partout ; les domestiques de Béthune-Charost, au nombre de seize, furent transférés dans la maison d'arrêt, avec les citoyens Lefebvre et Petit, hommes d'affaires de Charost. Le nommé Schaan, son valet de chambre, fut arrêté à Samer et conduit à Calais. Davalet, aussi agent de Charost, fut arrêté à Breteuil. Tous les détenus furent mis au secret; on interrogea leur correspondance, on interdit toute communication entre eux. Un membre du conseil fit observer que Charost faisait un feu d'enfer dans la prison, et qu'il pouvait en résulter des accidents. Le conseil donna des ordres en conséquence. A la séance du 15, le Comité de défense fut informé que la garde nationale répugnait à la surveillance à laquelle elle était assujettie relativement à Charost, et proposa de nommer deux citoyens dont le civisme était connu et qui seraient chargés d'être en garde permanente auprès de lui. Le Comité arrêta aussi qu'il serait recommandé aux citoyens, témoins du repas de Charost, de ne lui laisser aucun objet qui pût servir à sa destruction. En apprenant ces circonstances et l'arrestation de son mari, la comtesse de Béthune-Charost fût accablée de désespoir. La commune ne put demeurer indifférente à ses malheurs et écrivit la lettre suivante au citoyen Aubert, juge de paix : Citoyen, Nous sommes informés que la citoyenne Béthune-Charost éprouve en ce moment les convulsions horribles et menace de se jeter par la fenêtre donnant sur la rue ci-devant Saint-Michel. Elle a demandé à voir son mari, chose impraticable dans la circonstance actuelle. Nous vous prions de nous dire s'il ne vous serait pas possible de vous transporter chez elle, avec un membre du Conseil général de la commune, afin de la calmer et d'éviter quelque événement fâcheux. Béthune-Charost, informé de l'état alarmant du jeune marin, lui envoya son médecin, le citoyen Souville, en faisant savoir qu'il se chargeait des frais de la guérison ; ensuite il écrivit à la mère une lettre dictée par les sentiments les plus nobles et dans laquelle il suppliait de lui pardonner le crime qu'il venait de commettre, et d'accepter une pension de 1 500 francs. La malheureuse destinée du comte de Charost l'empêcha d'exécuter ce généreux projet. Réf. : Extrait du livre Frédéric Le Roy « Le Vieux Calais », 1925 1 Situé rue Courbet, et tenu par le citoyen J. Ducrocq. L'immeuble est actuellement occupé par MM. Bongiraud et Dessin. 2 Walle avait fait partie de l'équipage qui s'était dévoué le 18 octobre 1791 pour le sauvetage du St Pierre, de Dieppe ; son nom est inscrit sur le monument des sauveteurs. 3 Jean-Jacques Mulard fut surnommé Charost ou Le Borgne à la suite de ces événements. |
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